Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec
Guide thématique
L’égalité femmes-hommes : un principe central dans la conduite des relations interparlementaires et internationales
À l’image de la société québécoise, l’égalité femmes-hommes est au cœur des valeurs qui, d’une part, orientent le fonctionnement des relations interparlementaires et internationales et, d’autre part, alimentent son contenu.
Le Règlement sur les activités interparlementaires et internationales de l’Assemblée nationale du Québec, adopté en 2019, prévoit que la désignation des participants tend vers la parité entre les hommes et les femmes, démontrant l’importance de ce concept.
Par ailleurs, les thématiques reliées au Règlement sont très présentes dans les sujets étudiés ou discutés lors de ces activités. Plus précisément, voici une liste non exhaustive des enjeux qui ont déjà été abordés :
Ces sujets se retrouvent dans des présentations des parlementaires sur la situation au Québec ou dans le monde, des interventions par des expertes, la tenue de colloques ou de conférences et des rapports d’études. Parmi les rapports les plus récents présentés par des députées québécoises ou auxquels elles ont contribué, on note les thématiques comme les conséquences des industries extractives sur les femmes, les mesures axées sur une meilleure représentation des femmes au sein des conseils d’administration. La violence envers les femmes en politique a aussi fait l’objet d’un rapport.
Les femmes parlementaires québécoises veillent également à ce que les gouvernements prennent et maintiennent des engagements et appliquent des mesures sur l’égalité sur la scène internationale. En effet, elles réalisent des suivis concernant certaines ententes internationales, comme la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et son protocole facultatif, exerçant ainsi une veille et une pression sur les pouvoirs exécutifs. De plus, elles collaborent à la rédaction et à l’adoption de résolutions sur les thématiques étudiées. Elles y formulent des recommandations et parfois même des exigences envers les chefs de gouvernement et d’État sur des enjeux liés à la condition féminine.
Réseaux de femmes parlementaires à l'international
En plus d’intégrer la question de l’égalité femmes-hommes à ses activités interparlementaires, l’Assemblée nationale s’implique activement dans différents réseaux de femmes parlementaires sur la scène internationale.
Les Femmes parlementaires du Commonwealth (Commonwealth Women Parliamentarians – CWP)
En 1989, les déléguées de la Conférence parlementaire du Commonwealth ont décidé de mettre sur pied un réseau de femmes parlementaires afin de favoriser la présence des femmes dans les activités et programmes de l’Association parlementaire du Commonwealth (Commonwealth Parliamentary Association - CPA). Le réseau des CWP a été formellement intégré à la Constitution de la CPA en 2004 et sa présidente est devenue membre permanente du « comité exécutif » de l’organisation.
En plus du réseau international des CWP, il existe aujourd’hui neuf réseaux régionaux. Les Femmes parlementaires du Commonwealth (FPC) de la région canadienne regroupent des représentantes du Parlement fédéral et des assemblées législatives de l’ensemble des provinces et territoires. La première présidente des FPC de la région canadienne est Charlotte L’Écuyer, alors qu’elle était députée de l’Assemblée nationale du Québec.
Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie – APF
Le Réseau des femmes parlementaires de l’APF regroupe les femmes de tous les parlements membres. Il a été créé en 2002, entre autres, à l’initiative du Québec. Il vise à promouvoir une meilleure participation des femmes à la vie politique, économique, sociale et culturelle, et ce, tant à l’échèle nationale que dans l’ensemble de l’espace francophone. Le Réseau développe des actions de coopération en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie. Ces actions consistent notamment en l’organisation de séminaires d’information et de sensibilisation. Plusieurs élues québécoises ont occupé sa présidence dont la plus récente est Maryse Gaudreault depuis 2019.
Il est à noter que l’élue québécoise Louise Harel a occupé la présidence de l’APF en 2002-2003.
Réseau des femmes parlementaires des Amériques
Ce réseau est relié à la Confédération parlementaire des Amériques (COPA), organisation regroupant l’ensemble des parlementaires des États fédérés et fédéraux créée à Québec en 1997. L’Assemblée nationale héberge le secrétariat, qui gère les activités du réseau. La présidence a été assumée par la députée Lyse Leduc de 1999 à 2002. De nombreuses autres élues québécoises se sont impliquées en tant que rapporteures sur des thèmes d’étude de leur choix.
Séminaire interparlementaire sur le 20e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing
En plus de la participation constante des réseaux énumérés précédemment, des événements centrés sur les femmes parlementaires ont eu lieu. Le Séminaire interparlementaire sur le 20e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing a été une activité majeure qui s’est déroulée les 20 et 21 janvier 2014 à l’Assemblée nationale. Elle comprenait trois ateliers thématiques sur la violence à l’égard des femmes, l’autonomisation économique des femmes et l’accès des femmes aux processus décisionnels politiques et économiques.
Des membres des réseaux de femmes parlementaires de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), de l'Association parlementaire du Commonwealth (APC) et de la Confédération parlementaire des Amériques (COPA) ont participé au Séminaire. Les membres du forum interparlementaire américain National Conference of State Legislatures (NCSL) et de l'Union interparlementaire (UIP) ont aussi pris part aux travaux. Enfin, des expertes d'ONU Femmes, du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de l'Université Laval et du National Democratic Institute (NDI) ont présenté des communications dans le cadre des ateliers thématiques.
Une déclaration a été adoptée à cette occasion, rappelant l’importance de poursuivre le travail sur les enjeux abordés.
Atelier de leadership pour femmes parlementaires francophones
L’importance accordée à la place des femmes se reflète dans l’offre de services de l’Assemblée nationale en matière de coopération interparlementaire. En 2017, l’Atelier de leadership pour femmes parlementaires francophones a été mis sur pied en collaboration avec l’École nationale d’administration publique, la Chaire La Capitale en leadership et le Groupe Femmes, Politique et Démocratie.
L’Atelier cherchait à outiller les élues pour devenir des agentes de changement dans leur Parlement, y jouer un rôle de leader dans la défense de leurs intérêts et mêler les hommes à leurs démarches. Une analyse des programmes existants a permis de conclure que l’offre de formation en français visant l’acquisition de telles compétences en leadership pour les femmes parlementaires est très limitée. L’analyse a aussi fait ressortir qu’aucun programme ne regroupe des participantes et des expertes dans un contexte multilatéral. Cette formation vient combler ce manque et constitue donc une première en matière de renforcement des capacités d’action des femmes parlementaires francophones.
Ce genre de programme mise sur l’optimisation des aptitudes individuelles des femmes parlementaires et l’acquisition des compétences dans la défense des droits des femmes. Il combine des présentations théoriques de niveau universitaire, des exercices pratiques et des séances d’accompagnement. Il comprend environ 30 heures de formation.